La Bodèga ou Craba (chèvre en occitan) est la plus grosse des cornemuses occitanes. La peau provient d’une chèvre entière et l’instrument ainsi constitué donne une impression de démesure. Démesure sonore grâce à ce son grave et profond qui nous donne une idée des cornemuses du Moyen Âge.
L’aire de jeu de l’instrument s’étendait sur quatre départements du sud de la France : Haute-Garonne, Aude, Tarn et Hérault. Le terme de boudègue vient du Languedoc méridional (Aude – Tarn).
Le « cocut » de Revel, par exemple, cornemuseux réputé, disait indistinctement craba ou bodèga. Pour être plus précis, la bodèga désigne le sac, le graile le tuyau mélodique et la bonda le bourdon.
Cette grande cornemuse à un seul bourdon d’épaule est la plus proche des représentations plus anciennes qu’on ait retrouvé. (cf. Enluminure de Bréviaire d’Amour d’un moine franciscain de Béziers – 1321)
On a recensé environ 300 joueurs. Mais c’est dans le Tarn que l’on a rencontré le plus de ménétriers. Par son côté carnavalesque, cet instrument fut souvent utilisé lors des fêtes de rues. Le musicien se grimait et avait coutume de décorer la boudègue de toutes sortes de pompons et autres guirlandes faites au crochet. Les couleurs devaient être le plus éclatantes possible.